ARDI “ovin, brebis” ![]() Il est possible qu'i.-e. /*owis/, gr. ὄ(ϝ)ις dérive de /*okw-/ (ə2ekw) “œil”. Cf. BEG-I “œil”, gr. ὄπωπα (ópōpa) “voir” et bsq. BEHA-/BEITU “surveiller”, ϝιδ-ε/ο (ϝid-e/o, lat. videō, etc. L'ovin est essentiellement l'animal que l'on surveille, que l'on garde. Cf. bsq. OHAR ( ![]() Le rapprochement avec lat. ariēs et bsq. AHARDI “coche” pourrait être un piège et ARDI, qui ressemble formellement à un verbe suffixé au prétérit, être un déverbatif (cf. GELDI, HANDI, KEZKATI, BALDURTI, LOTSATI, etc.) dont la base /AR/ ( ![]() Pour Chtr. 815, racine /*wer-/*wor-/ ; M. 723, /*sw̥er-/ et /*-ser/*wer-/ pour ὁράω, ὁρῶ (ϝ/woráō, ϝ/worō) ![]() ![]() ![]() ![]() ARDI aurait subi une contraction de sa base, amalgamant les deux éléments de composé et reçu un suffixe de prétérit. L'analogie déverbative est illustrée par gr. πρόϐατα (próbata), nominatif pluriel “bétail”, du verbe προϐαίνω (probainō) “marcher devant” et προϐάτον (próbaton) qui signifie toujours “mouton”. P. CHANTRAINE précise bien pour « ὁραω, ὅψομαι, εἷδον, ὅπωπα et ἑόρᾶκα (ϝ/woráō, ϝ/wópsomai, ϝ/weĩdon, ϝ/wópōpa, ϝ/weóraka) à conjugaison supplétive, /ὀπ-/ [ϝ/wop-] se rapporte purement et simplement à l'idée de vue, c'est la racine qui fournit le nom de l'œil (k/p normal). » Chtr. continue : « ὁρα- (ϝ/wora) est franchement duratif, /ἰδ- [ϝ/wid-] [de εἷδον -ϝ/weĩdon-] est ponctuel et se rapporte à la notion de perception ». Ce que confirme bsq. BEITU (de BEHATU) “qui a observé, noté”, adjectivé “attentif”, attesté dans le “BETERRI” (G). Cf. gr. πείθομαι (peithomai) “obéir, être convaincu” ; got. beidan “attendre”, bsq. BEIRAN (de BEGIRAN) “attendre”. L'ensemble du groupe révèle la présence universelle du /be/bi/ “deux” initial (base /*bheidh-/ (Chtr. 869) et /*bhidh-to/, cf. bsq. BEGI ![]() ![]() Enfin, cf. gr ἀρνειος [arneios sans /ϝ/ (digamma)] “bêlier” de ἄρσην ársḗn) “mâle” A. MEILLET et P. CHANTRAINE 112. Bsq. /AR/ “mâle”. Possibles croisements de racines... perçues homophones. Autre hypothèse : bsq. ARDI “brebis” peut aussi dériver de /AR-/AUR-/ “avant, devant”, si l’on pense à gr. προϐάτον (próbaton) “mouton” ![]() ![]() À noter en bsq. un autre nom pour “brebis” : ARRES, que Lh, 74 et Azk. I, 77, rapprochent de cast. res [*]. On peut plutôt penser qu’il s’agit d’un emprunt à lat. arra ou arrha “gages, arrhes” ![]() ![]() [*] J. COROMINAS rattache cast. res à lat. rēs “cosa” et exclut qu’il puisse provenir de l’arabe rá’s “cabeza”, “cabeza de ganado” pour des motifs phonétiques. Breve Diccionario de la Lengua Castellana, ed. Gredos, 1973, p. 504. [**] Le Robert, Dictionnaire historique de la langue française, éd. 1998, T I, 211, s/ARRHES. |
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