AHAPHALDI : (AHAPA-ALDI) énoncé fait
à la dérobée, mention furtive.
Azk. 4 : « mofarse », se gausser et (Axular)
couplet, strophe, injure.
Le mot semble dériver de AHAPE (
AHO PE), AHAPEKA, AHAPETIK à voix basse,
parlant en secret, à l'oreille, litt. AHO-PE/AHA-PE
sous, dessous bouche. Pour la formation du composé,
cf. AHAMEN bouchée, AHALUZAIN/AHARROSI
baillement, AHARRA querelle, AHASABAI
palais de la bouche, voûte de la bouche, voile du palais.
OIHU cri, appel doit aussi reposer sur AHO
; OIHU-KA clamer, crier fort, etc. L'ensemble de ces
formes repose sur AHO bouche
AHOTS /AHO/ bouche
+ /-OTS/ bruit = voix ; lat. uox
et bsq. ABOTS id., sans doute ABETS chant.
Azk. ABO bouche, qui précise pour ABOTS
bruit des lèvres dans la mastication, « los
modernos lo usan en la nueva accepción de sonido oral
». Ainsi, cette désignation serait un néologisme récent.
Il doit en être de même pour ABETS chant.
Des rapprochements troublants à première vue et pourtant problématiques
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Bsq. AHOTS
lat. uox voix serait
à écarter d’emblée s’il était
avéré que bsq. AHOTS est de création récente. |
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Mais la racine i.-e. /*wekw/
« était celle qui indiquait l'émission de la voix,
avec toutes les forces religieuses et juridiques qui en découlent
», M. 754 « le nom-racine uox
a en indo-iranien un correspondant qui a une valeur religieuse : skr.
vā́k (avec /ā/
généralisé), avest. vāxš
; Homère ὄπα
(ópa), ὀπός,
ὀπί (opós,
opi) avec οσσα
(ossa) pour nominatif [...] tokh. A wak,
B wek voix, v. pruss.
wackis [...] cri de guerre
[...] Le thème
neutre en /-es/ de skr. vácaḥ
parole, gr. (ϝ)έπος
(ϝépos) n'est pas représenté en latin. Les
thèmes verbaux de type archaïque, comme le présent
véd. vivakti il parle,
le parfait véd. vavāca
(3º personne du pluriel ūcuḥ),
l'aoriste
skr. voca̍ = vaoča
= gr. ϝειπέ-
(ϝeipé) ne le sont pas (représentés en latin)
davantage », M. 754. |
Il semble difficile d'écarter le tout de bsq. OIHU,
OIHUKA, AIP(H)U, etc., formes
et sens se recouvrant. L'exemple de Duv. Math. XIV, 30 « [...] OIHU
EGIN ZUEN, ZIOELARIK : JAUNA SALBA NEZAZU : il cria : Seigneur,
sauvez-moi » recoupe le gr. εὔχομαι
(eúkhomai) identique à l'avest. aoǰaite
invoquer /*eughw/,
Chtr. 389. Skr. vāghá̍t-
qui fait un vœu, du th.
II /ə1w-eghw-/,
lat. uoueō, présent causatif
faire un vœu de /*uogh’wey-/,
th. I, Chtr. 389, et /*augh-/ «
racine du vocabulaire religieux », M. 753, uocāre,
ombr. suboco inuocō,
subocau(u)
inuocatiōne, M. 754.
De même le bsq. IPOI/IPOIN, IPUI/IPUIN
conte, fable semble être rapproché de gr. (éléen)
ἔπος/ϝέπος
(épos/ϝépos) dire, aoriste
εἰπεῖν
(eipein), épique ἔιπον
(éipon).
D'autres curiosités encore : ἐπύλλιον
(epúllion) petits vers/AHAPHALDI, et l'archaïque
ἐπες . βόλος
(epes . bólos) qui injurie ! /bsq. AHAPHALDI.
Seul le premier terme est rapprochable. Enfin, bien que le détail
nous échappe, lat. bucca bouche,
supposé d'origine celtique (M. 77) pourrait être apparenté
ABO ; bucca dont dérive
buccella bouchée
réputé donner OKELA.
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